Illustrations à l'encre célébrant Notre Terre
© Charles L'Heureux

[ Blog Nitakinan ] — [ Site Web Nitakinan ]

Boisé Édouard-Montpetit

Ce boisé a tant de secrets à révéler! Il se livre à ses amis(es). Bordant la rue que l'on appelait autrefois Maplewood , il est un vestige de ' l'érablière du Mt-Royal.' Il y a quelques années j'y ai vu choir le dernier Hetre. Ca m'avait fort touché. Je ne sais pas trop pourquoi, mais j'avais l'impression de perdre un ami que je venais tout juste de connaitre. Ce lieu m'a fait connaitre la smilacine à grappes, l'érythrone, le petit precheur,...tous des plantes indigenes de la région. Il y a quelques années l'université a voulu le transformer en stationnement. Les résidents ont protester et ce projet est mort. Je me souviens de ce petit grimpereau brun qui montait et descendait le long d'un arbre avec son cri si gentil et rafraichissant et de ce troglodyte des bois courant au sol. Véritable sanctuaire ce boisé merite tout notre respect. On peut y retourner pendant des années et toujours ressentir ce ressourcement qui vivifie. Je me souviens de cette fois ou les trilles étaient en fleurs. Le jour commencait à tomber. Une douce lumière pénétrait les lieux, les fleurs resplendissaient et tout est alors devenu silencieux. La grande Vie m'a alors charmé, les choses sont alors apparu dans une nouvelle perpective. C'était un genre de prélude à une célébration sacré sans fin. Ces moments d'intimité m'ont transformé. J'ai voulu m'y accrocher,mais c'était peine perdu. Il y a sur ce boisé tant d'autre chose que j'aimerais vous partager,....

Podophyllum Peltatum


Cette plante rare au Québec que l'on retrouve sur le Mont-Royal y a été introduite par les amérindiens. Elle croît au sud du lac Ontario ainsi qu'à l'est des États-Unis à l'état naturel.

Raton laveur


Cerf de Virginie

Le peuple du "chevreuil", les weskarinis, habitait la rive nord de la rivière des Outaouais. L'hiver venu ils remontaient la petite-nation, la rouge et d'autres rivières des environs afin d'y établir des campements d'hiver. Faisant partie de la grande famille algonquine ils étaient en contact avec d'autres tribus de la région, l'été, alors qu'ils campaient à l'embouchure de ces rivières. Ils furent décimés par les Iroquois qui les surprirent un certain printemps du XVIIè s. au petit lac Nominingue. Ces gens connaissaient bien les deux montagnes ainsi que le nord et l'île de Montréal.

St-Zénon

Ce dessin représente le paysage que l'on peut contempler derrière l'église du village. Je m'y suis arrêté l'an dernier. C'est en silence que j'ai laissé mon regard se poser vers le lointain... Avec un ami nous nous dirigions en direction de la réserve Atikamek de Manawan. Pour moi il s'agissait d'un genre de pèlerinage. Arrivé à St-Michel-des-Saints, nous avons croisé la Mattawin qui coule vers l'est jusqu'au St-Maurice, la Métabeloutin des algonquins de Trois-Rivières. Mattawin signifie, entre autres, lieu de rencontre,... C'est en effet un cours d'eaux qui en croise plusieurs autres. Y a aussi la Mattawa qui relie le lac Huron à la rivière des Outaouais, rivière légendaire qui a vu passer nombre de voyageurs et de coureurs des bois de la grande épopée de la traite des fourrures. Passé St-Michel débute une route en gravier sur plus de 100 km au bout de laquelle on arrive chez les amérindiens. Là, nous avons rencontré la famille Dubé, ...

Érythrone d'Amérique

Un chêne

Pic mineur

Je m'étais rendu au pied du Mt-Royal ou les mésanges abondent. Il y un petit étang ou ces oiseaux viennent s'abreuver. Habituellement, ces derniers aiment venir cuillir de la nourriture à meme notre main ! Cette fois, rien, pas de visite comme à l' habitude! Peut-etre etaient-ils repus? Pourtant , c'est en grand nombre que je les apercevaient voler tout autour! Je pressentais qu'il allait se passer autre chose...Un pic-bois rodait, m'épiait! J'ai soudainement su qu'il allait venir me voir . Partant de loin il s'envola vers moi et passant juste au dessus de ma tete vint se poser sur l'arbre juste à mes cotés. Il fit alors le tour du tronc et m'observa. Je tendis la main et mon coeur l'invita à venir se poser dessus. Ce qu'il fit! je crus qu'il s'intéresserais à la nourriture,mais non ! La tete de coté il srupta mon regard pendant un long moment! Je sentis une communication silencieuse , un lien de vivant , on aurais dit qu' à sa manière il me disait des choses qu'une partie de moi-meme comprenais sans comprendre,... Losqu'il quitta je fut saisi par un souffle qui était l'Esprit d'un ancetre qui etait venu me faire un sourire!

Mont Westmount et Mont Outremont

Combien de fois me suis-je arreter a cet endroit pour observer le lac St-Louis. Un apres-midi de semaine, un matin de week-end,...J'aime ce territoire que je ne cesse de découvrir. Losqu'il pleut légèrement, c'est comme si on pouvait palper le mystère. On sent notre etre s'élever. On est soudainement present et ailleurs,les pensees nous quittent et une joie subtile souflle un secret à notre oreille. On se sent au coeur d'une ile, comme un paratonnerre de je ne sais trop quoi. Le paysage nous saisi et parfois on en devient le prisonnier,...

Ruisseau de la montagne

Le ruisseau de la montagne du Mont-Royal dont on peut encore voir une partie au cimetiere Mt-Royal m'a toujours fascine. Il fut une epoque ou ,l'hiver, j'allais ecouter le ruissellement de ce cours d'eau tout en buvant un bon the chaud. Je passais un long moment sans voir le moindre humain. Je m'imaginais prenant une pose apres une longue marche sur mes sentiers de trappe. J'aimais suivre les traces de renard dans la neige et me laisse impregner de l'esprit des lieux. L'interieur des trois sommets de la montagne forme comme une enorme matrice ou j'ai vecu un enfantement a la beaute de la nature. C'est la que le sentiment d'emerveillement a surgi du dedans.

Laurentides

Je m'etais rendu au parc de la riviere Doncaster. C'etait un mardi je crois. C'etait l'hiver ou y avait neige abondamment. Ca faisait des annees qu'on avait pas vu ca. J'aime cette riviere intimiste, une riviere de printemps diraient les amateurs de canot. Cette fois, je parcouru un chemin tape par les raquetteurs,un sentier ascendant menant au sommet d'une montagne ou l'on apercoit d'autres montagnes au loin. Il n'y a rien de plus typique qu'un tel paysage des laurentides. Je m'y sens profondemment chez moi. On dirait qu'une partie du souffle qui m'habite parcours la region depuis longtemps,tres longtemps. Embrase par le feu du silence, ma bouche a caresse le relief et les courbes proches et lointaines ! La presence des arbres et des elements ont fait surgir un sentiment de communion avec la Vie.. Encore une fois, nulle presence humaine, juste le bruissement du vent. Je preferais la foule des arbres
a celle des humains. Je me sentais suspendu dans l'espace infini de l'Eternite. Je passais brusquementd'un sentiment de reconfort et de securite a ce vertige des abimes. Depuis des annees deja que j'avais l'impression qu'on m'avais arrache au monde , a la civilisation. C'etait bien malgre moi, j'avais tout simplement a accepter ce fait. Cette periode fut marque par nombre de crises de guerison. C'est une riviere de peine qui jaillit de mes entrailles,...Peut-etre une riviere comme celle-ci, une riviere de printemps,feconde au jour des grands degels. Je passai l'apres-midi ainsi a me laisser surprendre par cette riche nature a la fois immobile et foisonnante. Redescendu en bas je longeai ce flot noir et en m'y approchant y vis une vierge que j'aimais toujours.

Rivière St-Jacques

C'est par un après-midi d'été chaud que j'étais parti explorer le territoire environnant la rivière St-Jacques à Laprairie. Partant de la station Bonaventure j'avais pris un bus en direction de cet arrondissement historique. Je débarquai spontanément sans trop savoir ou j'allais prendre pied. Je marchai quelques instants avant d'apercevoir le clocher de la vieille église. Au coeur, de ce magnifique village, je fut étonné par un tel dépaysement! J'étais ailleurs! J'entrai dans L'église en question afin d'y sentir la pulsation de la Vie et de l'histoire de cet vieille paroisse. Je m'assis un long moment en silence. La foret originelle des lieux, la période d'avant les grands défrichages m'apparu, je pouvais meme sentir des odeurs de feuillus. Quelques campements Iroquoiens et des champs cultivés agrémentaient l'endroit. Je n'avais pas encore vu la fameuse rivière, elle se faisait discrète et désirable. Je pris le temps de marcher et de sentir l'inodore odeur des vieilles pierres. J'étais transporté par tout ce passé qui suintait ici et là. je poursuivi mon périple jusqu'à un champs en friche derrière lequel se trouvait un terrain de golf. J'entrepris d'en faire le tour jusqu'à ce qu'un superbe lièvre immobile attira toute mon attention. Je compris ce que je savais déjà, à savoir que cet animal était apprenté au cerf de Virginie,notre chevreuil. C'est en l'observant courir en zigzagant avec le derrière de la queue blanche que je le sus. Son profil révélait aussi le lien de parenté! Tout ca m'amusait beaucoup. Je revins sur mes pas et machai en direction opposé jusqu'à la dite rivière ou je trouvai un petit quai. La sinuosité de ce cours d'eau entouré de roseaux me surpris. Il n'y avait plus de temps, c'étais comme un reve. Au loin m'apparu un canoteur pagayant avec toute la force de la lenteur. Arrivé au quai il me dit qu'autrefois les 'indiens' empruntaient ce chemin pour aller rejoindre le Richelieu. Que meme Champlain en parla dans ses écrits. Il sorti son canot hors de l'eau qu'il posa sur sa tete et parti. J'aurais aimé parler plus longuement avec lui, mais tout étais bien ainsi. Je restai encore un long moment entouré de cet halo de mystère qui fut comme un baume sur mes plaies arides du dedans.
.